Accès aux services : une grande disparité qui coupe la France en deux

Moins de quatre minutes. C’est le temps que met un Français métropolitain sur deux, pour accéder, « par voie routière », aux principaux services de la vie courante (boulangeries, collèges, médecins…). C’est ce que révèle une étude, publiée hier par l’Insee, analysant les disparités de temps d’accès aux services selon les territoires. Ainsi, si 50% des habitants vivent à moins quatre minutes de l’un des services, 95 % y sont quant à eux à moins de neuf minutes. Les 5 % les plus éloignés, résidant dans 13 000 communes, peuvent mettre bien plus de temps pour parcourir le trajet qui les en sépare.
Très logiquement, plus on habite un territoire peuplé, plus on a de chance d’avoir une offre proche et complète. Entre les communes les plus « denses »  et les moins « denses », les temps d’accès vont ainsi du simple au triple. Si, en ville, il faut compter entre trois et quatre minutes pour accéder à un service, dans certains villages de hameaux, il faut prévoir plus de dix minutes de route. « Dans les communes très peu denses des couronnes périurbaines ou isolées, le temps moyen d’accès est comparable », affirme l’Insee.
Sans surprise, de forts contrastes apparaissent entre les grandes villes et le reste du territoire. « De façon générale, dans les départements, tous les chefs-lieux sont mieux desservis que les communes périphériques », note l’institut. Dans certaines régions, plus d’un quart de la population vit à plus de sept minutes des services de la vie courante. En Île-de-France, en Paca et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la quasi-totalité des habitants accède, elle, en moins de 7 minutes à ces services alors que ce n'est le cas que pour seulement la moitié de la population en Corse. Evidemment, la géographie joue « un rôle important pour certains territoires de montagne »  - comme les Pyrénées, le sud des Alpes ou encore les Cévennes – en accroissant le temps de trajet. Les personnes résidant dans un pôle urbain accèdent le plus rapidement aux services. C’est moins vrai dans les couronnes périurbaines de ces pôles, mais c’est au-delà de la limite périurbaine que les temps d’accès sont les plus longs.
Reste que c’est au niveau des gammes d’offres intermédiaire et supérieure, qui rassemblent des équipements plus rares, que les écarts se creusent plus franchement. Se rendre en gare, faire ses courses dans un hypermarché ou pouvoir accéder à une maternité en moins de cinq minutes de voiture, c’est le lot de la majorité des Français vivant dans des communes périurbaines. Or, « plus l’on s’éloigne de la ville, plus le temps d’accès médian augmente, jusqu’à atteindre 25 minutes », indique l’étude. Soit cinq fois plus de temps que le temps parcouru en cœur de ville.

Télécharger l'étude l'Insee.

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